L’orque (l’épaulard)

T.L.C vous invite à la découverte de certaines espèces qui peuplent encore les poumons de notre belle planète. Voici une des espèces de Delphinidae, appartenant à la branche des odontocètes (baleines à dents), l’Orque, ou l’Epaulard (Orcinus orca) !

Olivier Morin

Et oui, malgré sa taille imposante (jusqu’à 9 mètres chez le mâle pour 6.6 tonnes),  l’orque fait parti de la famille des… dauphins ! C’est l’un des cétacés les plus facilement reconnaissable. Sa carrure de gladiateur impose le respect et la crainte des autres animaux, c’est le prédateur numéro 1 de notre ère « moderne » sur l’échelle de l’univers. Elle est taillée pour la chasse… jusqu’à sa tenue de « camouflage ».

George Karbus photography

En effet, leur dos de couleur noire possède une fonction bien spécifique : vu du dessus, il permet à l’orque de se fondre dans la couleur sombre des eaux en profondeur. Elle devient ainsi indiscernable pour animaux évoluant au dessus. Les taches blanches viennent compléter cet attirail avantageux, puisqu’elles permettent au mammifère de berner ses proies. En effet, son ventre blanc est imperceptible pour les animaux qui se trouvent en dessous de lui, éblouis par le reflet de la lumière dans l’eau.

Enfin, ses yeux sont protégés par les « taches oculaires » qui brisent visuellement la silhouette de l’animal : subtiles artifices, elles cachent le véritable œil situé quelques centimètres plus bas et déroutent ainsi la proie.

Leur aileron est caractéristique de l’espèce surtout chez les grands mâles. Il est droit, large en sa base, imposant par sa hauteur ! Ceux des femelles sont plus falciformes (en croissant).

Leurs nageoires pectorales sont plates et très larges. Elles sont conçues pour des changements radicaux de direction lors de chasses rapides afin de brasser beaucoup d’eau dans leurs mouvements.

Audun Rikardsen

Quelques signes bien distinctifs à savoir lors de sorties en mer ?

Un corps très facile à reconnaître par ces proportions « musclées ».

Une robe lisse noire au dessus et blanche en dessous.

Un aileron chez les mâles impressionnant et très droit, large en sa base.

Des larges nageoires pectorales larges et plates.

Une tâche blanche à proximité de l’œil.

D'autres jolies particularités ?

L’espèce présente un dimorphisme sexuel prononcé. En effet, les mâles sont beaucoup plus gros que les femelles.

Les orques, faisant partis des delphinidés, choisissent leur moment pour respirer et, de ce fait, ne s’endorment jamais. Elles se reposent en mettant alternativement en veille une partie de leur cerveau, puis l’autre moitié.

David De Vleeschauwer

Elles ont développés également le sens de l’écholocalisation qui consiste en une émission sonore à une certaine fréquence, produite par les lèvres phonique placées sous l’évent. Ce son est diffusé par le melon, qui, par effet de rebondissement avec l’élément visé est réceptionné au travers de la mâchoire inférieure pour être analysé par le cerveau. Cela leur fourni ainsi une image parfaite de leur environnement.

Elles évoluent dans tous les océans et mers du monde, proche des cotes comme en pleine mer. Elles sont particulièrement communes dans les latitudes hautes et les zones littorales.

On distingue plusieurs types d’orques…

Les résidentes : elles vivent en groupe de 5 à 50 individus et ont un territoire bien déterminé. On peut les observer plutôt au large du Canada…

Les hauturières : elles vivent en groupe de 30 à 70 individus et sont plus petites et plus trapues que les résidentes… On peut les observer plutôt au large de la Norvège ou au sud de l’Alaska.

Les nomades : elles vivent seules, en petits groupes de 2 à 10 individus et sont plus costaudes et plus grandes que les hauturières et les résidentes. Elles n’ont pas de territoires particuliers car elles se déplacent souvent.

Les orques se déplacent en groupes serrés (entre 5 jusqu’à 20 individus), constituant de vraies petite « meutes », sauf lorsqu’elles chassent où elles peuvent se séparer de plusieurs kilomètres. Elles passent toute leur vie au sein du même groupe comprenant une mère, ses enfants, et les enfants de sa fille ! Les accouplements ont lieu à l’extérieur du groupe.

Jaques de Vos

La cohésion du groupe est assurée par une multitude de vocalisations dont on tente encore aujourd’hui de percer les mystères et qui, comme les autres cétacés, sont d’une complexité incroyable.

Ce que l’on peut affirmer, c’est que c’est l’un des animaux les plus intelligents de la planète. En effet, elles prennent en considérations les spécificités de leurs proies et adaptent ainsi leur chasse !!

Jaques de Vos

En effet, les poissons ayant une ouïe mal développée, les orques interagissent entre elles par des vocalises et par écholocalisation. Des ondes assourdissantes se propagent dans l’eau… En bombardant les saumons d’ultrasons puissants, les orques assomment les poissons à distance. Les proies sont en état de choc, les prédateurs n’ont plus qu’à se servir !

George Karbus

En revanche, lorsqu’elles chassent de plus gros mammifères à l’ouïe aiguisée, elles chassent … en mode « silence radio » ! (On a pu voir des orques immobiliser une baleine en saisissant ses nageoires et sa queue pour l’empêcher de remonter respirer. La baleine meurt, noyée. Cependant elles chassent rarement les baleines et le plus souvent ce sont des spécimens malades ou blessées )

Jaques de Vos

Outres les techniques classiques de coopération comme ont peut le constater chez les autres dauphins, elles ont aussi développés la capacité de foncer droit sur des proies (phoques, otaries etc…) évoluant sur les plages, jusqu’à sortir complètement hors de l’eau !

Autre exemple plutôt exceptionnel développé dans les eaux polaires, où, après une phase dite de « vigie » (surveillance en étant bien droite, la tête hors de l’eau), elles viennent heurter les plaques de glace afin de faire chavirer l’animal qui se repose tranquillement au dessus ou alors de créer une vague suffisamment haute pour déstabiliser la proie !

R. Pitman

On a pu observer également des frappes si puissantes, avec leurs nageoires caudales, qui propulsent de gros mammifères jusqu’à plusieurs dizaines de mètres au dessus de la surface pour les désorienter… voir les assommer !!

Leurs proies : tortues, phoques, otaries, requins, baleines, dauphins, morses, poissons … tout ce qui vie dans l’eau… jusqu’aux oiseaux. 

Les naissances se font environ tous les 5 ans seulement !  Et une femelle met 5 petits au monde en moyenne au cours de sa vie pour une durée de vie de 50 à 60 ans chez les mâles et 80 à 90 ans chez les femelles.

Après la naissance, le petit est présenté au reste de la “communauté”. Il est accueilli avec solennité : tous les membres le soulèvent sur leur museau en le poussant vers la surface. A partir de là, le nouveau-né est protégé, défendu et éduqué par tous.

Les mâles quittent momentanément la cellule familiale pour chercher ailleurs une partenaire. Cela permet de limiter les dégâts de la consanguinité et d’éviter les croisements au sein d’un même groupe.

Audun Rikardsen

Son statut UICN ? (Statut de conservation global des espèces végétales et animales)

Les données sont insuffisantes pour établir leur statut global.

Malgré tout il semble exister 2 types de populations. Une qui consomme majoritairement de gros mammifères qui, elle, ce porte plutôt bien, et celle dite « piscivore » qui se nourrie essentiellement de poissons et semblent donc souffrir de la surpêche. Cette dernière est considérée comme EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION.

L’Homme apparaît donc comme son seul prédateur, et pas des moindres… avec ces nuisances sonores, sa surpêche, ses micro plastiques, ces chasses illégales et ces nuisances métalliques !

En effet, un objet métallique (câbles, bateaux, sous-marins…) présent dans l’eau perturbe les champs magnétiques. Ainsi le sonar (ou écholocation / écholocalisation) de l’orque, qui lui est indispensable pour se déplacer, est brouillé. Les scientifiques ont observé une modification des déplacements des cétacés et une nette progression du nombre d’échouage.

Échouages également issus de la surpêche où les orques doivent chercher les plus petits poissons, en raclant littéralement les fond marins et par conséquent, usent leurs mâchoires inférieures qui brouillent ainsi le signal perçu.

clémentine gallo photographie

La chasse de l’orque est devenue interdite ! Elle figure à l’annexe 1 de la convention CITES qui est un texte interdisant le commerce des espèces menacées. Malheureusement, les captures se poursuivent illégalement. Une orque est attrapée à l’âge de 2 ans pour qu’elle ne dépasse pas les 3 ou 4 mètres afin de faciliter le déplacements entre les parcs de loisirs…

En captivité, les orques ne survivent pas longtemps, elles sombrent dans la mélancolie car elles se sentent seules même avec d’autres orques étant donné qu’elles viennent souvent de différents groupes (qui ont chacun leur langue propre) et donc, elles ne se comprennent pas.

De plus, elles évoluent dans “des boîtes d’allumettes” lorsque, libres, elles ont un ESPACE VITAL immense… Cet espace vital est un besoin… pas un luxe.

L’orque captive a l’aileron recourbé à force de tourner toujours dans le même sens dans son bassin. C’est la force centrifuge qui incurve sa nageoire dorsale qui n’est pas constituée de squelette…