La baleine franche Australe

Petit tour des espèces qui peuplent encore les poumons de notre belle planète ! Aujourd’hui, une des espèces de Balénidés , appartenant à la branche des mysticètes (baleines a fanons), la baleine franche australe (Eubalaena australis)

Autrefois considérée comme étant une sous-espèce de la baleine franche noire de Biscaye ( ou Atlantique nord), la lente baleine australe offre un aspect fort similaire à celui de son congénère cité ci dessus. Pas facile de les différencier ! 

Le corps, trapu et gras, sans aileron dorsal, est marqué, lui aussi, par des callosité . Les callosités sont des couches superposés de peau durcie dans lesquels, les petits crustacés ont élus domicile! La callosité de la mâchoire supérieure porte le nom de “bonnet”. 

Pâle chez les jeunes, sa robe noircie avec l’âge et des tâches blanches trahissent les endroits où la peau mue.

Chacune des deux faces de la mâchoire supérieure porte entre 206 à 268 fanons qui peuvent atteindre 2.20 m !

De 5 à 6 m à la naissance, elles peuvent mesurer jusqu’à 15 mètres et certains spécimens signalés atteignent 18 mètres

Quelques signes bien distinctifs à savoir lors de sorties en mer ?

Un corps noir et massif avec présence parfois de tâches blanches au niveau du ventre et rarement sur le dos.

Absence d’aileron dorsal, comme les autres baleines franches et présence de nageoires courtes en forme de pelles triangulaires.

Mâchoires très arquées figeant un sourire inversé.

Callosités au niveau de la tête, des mâchoires et jusqu’au dessus des yeux (accumulation de peau durcie) comme sa cousine la baleine franche noire de l’Atlantique nord. Ce n’est effectivement pas facile de les distinguer… Seul le lieu d’évolution de l’animal vous donnera la réponse !

Ces baleines sont réputées pour leurs vigoureuses démonstrations de surface, sauts spectaculaires, claquements de queues et de pectorales.

Son souffle est double, en V (2 events)

D'autres jolies particularités ?

Nous n’irons pas jusqu’à dire que c’est une jolie particularité, mais son petit surnom “Right Whale” cache une triste notoriété. En effet, son huile très abondante, ses fanons soyeux et sa faible vitesse de déplacement en faisait la “bonne baleine” à chasser…

La baleine franche australe utilise parfois sa nageoire caudale comme une voile ! Elle lève sa queue bien haut hors de l’eau, tête en bas, et se laisse pousser par le vent !! Certains supposent que c’est un moyen pour elle de se rafraîchir mais il pourrait s’agir tout simplement d’un jeu…

Nés en hiver, après 12 mois de gestation, les jeunes sont allaités jusqu’à ce qu’ils atteignent une bonne corpulence , environ 8.5 mètres. Il semble y avoir une intervalle de 3 ans entre les naissances successives.

Leur base alimentaire est constituée de krill et copépodes. Comme ces cousines baleines franches, ce sont des « écrémeuses ». Elles nagent à la surface ou en profondeur, lentement en accélérant au bon moment pour capter l’eau, gorgée de zooplancton.

L’espèce est présente dans les régions antarctiques, vers la pointe méridionale d’Amérique du sud, de l’Afrique du sud jusqu’au large de l’Australie et Nouvelle Zélande.

Son statut UICN ? (Statut de conservation global des espèces végétales et animales)

Préoccupation mineure, même si la population du Pérou et Chili est en danger critique d’extinction.

Les risques pour ce spécimen , sont comme toutes ses cousines baleines franches, les collisions avec les navires et majoritairement piégeage avec les engins de pêche industrielle.

Cependant ce n’est pas le cas de la baleine franche du Pacifique Nord (Eubalaena japonica) qui est une cousine extrêmement proche de notre baleine franche australe, aussi bien dans son comportement, son physique, sa morphologie. Il suffit presque de lire ce même article pour en connaître ses caractéristiques même si elle représente une branche à part entière de cette famille de baleine franches… la différence majeure réside dans son lieu d’évolution :

Cependant et malheureusement, il n’a plus que 100 à 300 individus et L’UICN estime que l’effectif de cette population restante est désormais trop faible pour permettre une régénération de l’espèce, dont l’extinction semble inéluctable…la baleine franche du Pacifique Nord est le mammifère marin le plus menacé sur la planète aujourd’hui. Ci dessous, une observation des plus rarissimes de ce spécimen…