Le rorqual commun (physale)

T.L.C vous invite à la découverte de certaines espèces qui peuplent encore les poumons de notre belle planète. Voici une des espèces de Balaenopteridae, appartenant à la branche des mysticètes (baleines à fanons), le rorqual commun, ou physale (Balaenoptera Physalus) !

Bien que le Rorqual commun soit la seconde plus grosse baleine au monde (jusqu’à 22 mètres pour 70 tonnes, record observé de 26 mètres), sa silhouette est svelte, élancée, et peut être confondue au premier coup d’œil avec un Rorqual de Rudolphi (20 mètres) ou même un “petit” spécimen de baleine bleue (33 mètres pour les adultes).

Surtout que la notion de taille est délicate en pleine mer (sans repères) et dans des conditions d’observation où l’on ne peut distinguer bien souvent que l’arrête dorsale ! Donc pas facile de les distinguer mais je vais tenter de vous donner des outils pour cela !

Les informations suivantes vous permettront, dans un premier temps, de différencier un rorqual d’une baleine (francheà bossegrise etc…) mais difficilement un rorqual d’une autres espèces de rorqual :

En effet les rorquals ont une silhouette élancée, svelte, presque aérodynamique, avec une vraie impression de corps étiré entre les nageoires pectorales et l’aileron dorsal ! Leurs mâchoires sont très allongées et fines, et plutôt droites (quand beaucoup de baleines les ont arquées leur figeant un sourire inversé) et celle supérieure (le rostre) est plat sur le dessus. Leurs pectorales sont plutôt petites et fines et pointues en leurs bouts.

Comme la plupart voir la totalité des mysticètes, les mâles sont plus petits que les femelles. Ils ont de nombreux sillons gulaires qui descendent loin sous le ventre, ces plis leur servant à décupler le volume de leur gueule pour manger ! Une technique dite “engouffreuse”.

Maintenant, comment le différencier d’un rorqual de minke ou d’un rorqual bleu…?

Sa particularité, c’est la coloration asymétrique de la tête et surtout de ses mâchoires inférieures ! Virant du gris ardoise foncé coté gauche au gris très clair coté droit. Idéal pour les relevés d’individus lors d’études démographiques ! Seul le rorqual d’Omura à aussi cette particularité asymétrique mais c’est un tout petit rorqual (11 mètres pour moins de 20 tonnes) qui vie dans des eaux ciblées : au tour du japon et des îles indonésiennes. De plus sa population est très faible… ( un petit sujet lui est consacré en bas de page…)

Donc si vous voyez un spécimen qui à du coté droit, la mâchoire supérieure sombre et celle du bas très claire, bien contrastée, c’est un rorqual commun ! (photo ci dessous) . Si ce spécimen est petit c’est surement un jeune rorqual commun… et si d’aventure, vous vous trouvez dans les eaux indonésiennes, il se peut en effet que se soit un rorqual d’Omura et il faudra continuer les hypothèses par élimination pour distinguer si c’est l’un ou l’autre !

Quelques signes bien distinctifs à savoir lors de sorties en mer ?

Un corps svelte, élancé qui ressemble énormément à la baleine bleue, avec une tête aplanie, et une carène marquée (ligne sur le rostre la mâchoire supérieure jusqu’au évents).

Une tête large mais qui s’affine en “V”, quand celle de la baleine bleue se terminent plus en “U”.

Sa coloration asymétrique au niveau des mâchoires inférieures.

Fanon antérieurs droits jaunâtres (350 à 400 fanons au total, certes très petits comparées aux « écrémeuses », les baleines franches).

Aileron dorsal falciforme (en croissant) relativement grand si on compare avec la baleine bleue qui est minuscule, mais tout de même proportionnellement plus petits que les autres rorquals.

Son souffle en forme de V monte jusqu’à 6 mètres !… Elle n’est pas la seconde plus grosse baleine pour rien !

D'autres jolies particularités ?

Bon à savoir ! Leurs plongées sont très brèves, comparées aux autres baleines, (3 à 10 mins…jusqu’à 20 mins), donc gardez les yeux rivées dans la zone d’immersion si un spécimen vient à sonder (sonder =  immersion profonde de l’animal) ! Vous le verrez ressortir sûrement pas si loin ! A l‘inverse de grands cachalots par exemple qui peuvent plonger jusqu’à 3 km, oui…3 kilomètres de profondeur, durant plus de 2 heures…pas facile de prévoir sa remontée !!

Même lors de leurs immersions, les nageoires caudales ne sortent quasiment jamais hors de l’eau !

Ce n’est pas une espèce grégaire, l’association mère-petit est le seul lien social hormis les rassemblements sporadiques sur les zones de nourrissage, et ne sont pas contre le partage avec d’autres espèces comme le dauphin !

Même si en observer une sur le pont d’un bateau reste une expérience unique de par le son du souffle et la prestance globale de l’animal, ce sont des espèces intéressantes « à observer sous l’eau ou depuis les airs »… car malgré leur aspect élancé et leur vitesse de nage impressionnante, ce ne sont pas vraiment des baleines « dynamiques » et démonstratives…les sauts et claquement de membres à la surface de l’eau sont rares et se elles semblent silencieuses . De plus, il n’est pas facile d’observer clairement leur anatomie avec l’angle de vision depuis un bateau, le reflet du soleil, la luminosité du ciel sur l’eau etc…

Silencieuses …!? elles le paraissent, mais pas tant que ça ! En effet, les rorquals mâles vocalisent abondamment à basses fréquences. Ce sont après les baleines bleues, les vocalises les plus bruyantes. La plupart des vocalises le sont en modulation de fréquence  entre 16 et 40 Hertz (La plage des sons audibles pour l’oreille humaine s’étend de 20 hertz à 20 000 hertz). Chaque émission dure environ 1 à 2 secondes et les diverses combinaisons de sons se produisent dans un ordre modulé durant 7 à 15 min. Ces chants sont répétés sur de longues périodes. Les vocalisations sont émises à une puissance acoustique pouvant atteindre 184-186 décibels (un avions au décollage fourni 120 décibels pour un seuil de danger humain à 130 décibels !) pour 1 μpa (micropascal) de pression sonore à 1 mètre. Ils peuvent être détectés à plusieurs centaines de kilomètres de leur source !

Ces animaux sont sexuellement matures vers 6-10 ans et les naissances on lieux 11 mois après l’accouplement. Ces accouplements peuvent reprendre  au bout de 6 mois après naissance, ce qui est plutôt court et encouragement quant à la préservation de l’espèce ! ( par comparaison la baleine franche du groenland est sexuellement mature qu’au bout de 12 à 18 voir 25 ans).

Son statut UICN ? (Statut de conservation global des espèces végétales et animales)

En Danger !

Les populations de Rorqual commun ont été littéralement décimées par la pêche commerciale jusqu’à la fin du 19eme siècle. Aujourd’hui, les captures sont réglementés mais les spécimens subissent toujours les effets des collisions de navires et les effets de pêche “accidentelle”. Cependant, malgré leur statut en danger, la plupart des populations se rétablissent et se sera une victoire de les considérer comme préoccupation mineure !

Nous avons évoqué une espèce proche ?

En effet, une espèce est semble similaire tout du moins en apparence puisqu’il possède aussi cette particularité d’asymétrie dans la coloration de ses mâchoires inférieures ! C’est le Rorqual d’Omura !

Appelé aussi en anglais “Dwarf fin whale, entendez ” rorqual commun nain”, ce petit rorqual ( mètres pour mois de 20 tonnes) semble rarissime !

Il possède toutes les caractéristiques d’un rorqual , fin, élancé, une tête plate avec une seule carène, et qui se termine en pointe, en “V”, avec 74 à 90 sillons gulaires.

Il est finalement un rorqual commun miniature ! pas facile de le différencier avec un jeu spécimen de rorqual commun, en effet.

Il possède des fanons bicolores le blanc domine le coté droit, e noir le coté gauche , en cohérence avec la pigmentation de ses mâchoires inférieures.

On ne connait pas grand chose de se spécimen qui fut découvert par un cétologue japonais (Omura).  Sachez donc seulement qu’il existe et que son espèce est plus que fragile au vu de sa faible population et aux risques humains dans les eaux japonaises et indonésiennes !