Le (grand) cachalot

T.L.C vous invite à la découverte de certaines espèces qui peuplent encore les poumons de notre belle planète. Voici la seule espèce de Physeteridae, appartenant à la branche des odontocètes (baleines à dents), le cachalot ou grand cachalot (Physeter macrocephalus) !

C’est le plus grand des cétacés à dents (16 m pour 45 tonnes chez les mâles pour 11 m et 15 tonnes seulement chez les femelles). Cette différence de gabarit mâle/ femelle est la plus importante en comparaison aux autres cétacés.

Il est plutôt simple de les distinguer des autres animaux marins car sa silhouette est très caractéristique ! Comme sont nom l’indique, Physeter macrocephalus, sa tête est énorme (Le tiers du corps de l’animal !), très rectangulaire et plutôt plate si on l’observe de face !

Son cerveau est le plus gros du monde animal. Sa mâchoire inférieure est longue et fine paraît minuscule. Elle est pourvue de 20 à 26 paires de dents coniques (pas vraiment aiguisées pour certains spécimens). La mâchoire supérieure quant à elle est totalement édentée ! Cette mâchoire est plutôt déroutante pour un animal considéré comme prédateur !

Il est doté, comme tous les odontocètes de l’écholocalisation… ce que n’ont pas eu le droit les baleines à fanons (mysticètes) !

Sa peau grise ou brune est généralement plissée et il est doté de toutes petites nageoires pectorales !

Lors d’observations marines en surface, il peut facilement se confondre avec une baleine grise car lui aussi est doté d’une bosse bien marquée en guise d’aileron dorsal, suivi d’une multitude de petites bosses, plus ou moins marquées, le long de son arrête dorsale !

Sa caudale est également caractéristique, large, elle est très triangulaire avec les bords plutôt droits et une petite échancrure plutôt profonde.

Quelques signes bien distinctifs à savoir lors de sorties en mer ?

Un corps rectangulaire et fin de face, avec la peau légèrement plissée et un aileron en forme de bosse (suivi d’une multitudes de petites bosses).

Une tête très large et une mâchoire inférieure minuscule.

Des petites nageoires pectorales en forme de pagaie

Un évent décalé et donc un souffle en biais sur le coté gauche.

D'autres jolies particularités ?

Ainsi, sa tête est une curiosité d’ingéniosité produite par la nature !

A l’avant de celle-ci se trouve, hormis les organes classiques de l’écholocalisation (lèvres phoniques, sacs aériens, melon, mâchoire inférieure réceptrice),  l’organe du spermaceti (d’où le nom en anglais sperm whale). Il n’y a donc aucun rapport avec la substance permettant la reproduction. Et c’est le seul cétacé à en être doté ! (avec le cachalot nain et le cachalot pygmée : dwarf (pygmy) sperm whale en anglais)

Ici le spermaceti (jusqu’à 4 tonnes) est une substance huileuse jouant un rôle majeur dans les émissions sonores et pas que ! En effet le spermaceti change considérablement de densité avec la température. Il lui sert à modifier la densité de la tête de l’animal de manière à :

-Faciliter la descente et la remontée

-Atteindre un état d’équilibre pendant la plongée,

-Canaliser ou concentrer les sons émis par le cachalot !

Pendant la descente :

En faisant circuler de l’eau dans le melon (junk en anglais), les conduits nasaux, qui traversent l’organe à spermaceti et les sacs vestibulaire et nasofrontal, pourraient permettre de refroidir le spermaceti qui se solidifierait et se rétracterait alors, augmentant ainsi la densité de la tête de l’animal pour l’aider à descendre.
L’eau froide des profondeurs agit également extérieurement en dissipant la chaleur de la tête du cachalot et donc du spermaceti.
En outre, les plus grosses artères et veines du melon du cachalot sont disposées côte à côte ; ce système à contre-courant favorise le refroidissement du spermaceti par échange thermique car la chaleur du sang artériel qui arrive est partiellement transférée au sang veineux, plus froid, qui repart.

Pendant la plongée :

Afin de fournir un minimum d’effort pour se stabiliser à la profondeur désirée, le cachalot pourrait affiner la température de son spermaceti de manière à lui donner le densité idéale en régulant l’apport de sang artériel chaud dans les capillaires périphériques. Ainsi, un des rôles de l’organe à spermaceti est comparable à celui de la vessie natatoire de certains poissons.

Pendant la remontée :

La circulation sanguine dans les capillaires du melon peut être accrue. Le spermaceti ainsi réchauffé voit sa densité diminuer ce qui aide le cachalot à remonter avec un minimum d’effort après chaque plongée. Les eaux chaudes de surface accroissent également le réchauffement de la tête du cachalot et donc du spermaceti.

Le crane du cachalot est également asymétrique et son évent est situé très en avant sur la tête et déporté vers la gauche, c’est pourquoi son souffle est de biais et atteint 2 mètres seulement, si on compare aux souffles des baleines de même corpulence. Mais cette particularité nous permet de le différencier très facilement … même au loin !

On trouve les cachalots dans tous les océans et mers du monde ! Cependant, il réside une disparité quant à la répartition entre les mâles et femelles. Les mâles ont une aire de répartition plus vaste et migrent sur de longues distances et plus hauts vers les pôles tandis que les femelles restent proche des zones profondes tropicales et subtropicales.

Les cachalots, malgré leurs gabarits et leurs mâchoires qui semblent inadéquates pour un prédateur, sont pourtant de bons chasseurs ! on estime qu’ils se nourrissent en aspirant leur proie !

Les cachalots doivent avaler l’équivalent de 3% de leur masse par jour. Une étude révèle que la biomasse prélevée par tous les cachalots réunis pour se nourrir serait équivalente à celle de l’ensemble de la pêche mondiale !

Les femelles évoluent en groupe de 20 à 30 individus avec les jeunes spécimens. Ceux-ci, qui ne plongent pas profondément pour l’instant restent en surface et les femelles se relayent la surveillance des petits pendant que les autres peuvent plonger pendant 2 heures et 3 km de profondeur… oui, 3000 mètres !, pour atteindre les calamars géants et poissons des fosses marines !

Lorsque le groupe est menacé, elles adoptent des positions défensives collaboratives (la marguerite). Le nourrisson au centre et les femelles autours, nageoires caudales vers l’extérieur pour frapper l’eau ou les prédateurs (l’orque).

Les mâles eux, quittent le groupe entre 4 et 21 ans et rejoignent des groupes de célibataires mais visitent individuellement les groupes de femelle pour la reproduction.

Le cachalot vit 60 à 70 ans et les femelles ont un petit tous les 6 ans environ. Ces animaux ont un taux de reproduction très bas (lorsque les baleines sont en moyenne à un petit tous les 3 ans), et l’impact des chasses est particulièrement dévastateur pour l’espèce.

Son statut UICN ? (Statut de conservation global des espèces végétales et animales)

Considéré vulnérable.

 La chasse visait principalement l’exploitation du spermaceti qui était utilisé pour les cosmétiques, le tannage du cuir, comme lubrifiant, et pour les bougies, savons ou bien encore excipients pharmaceutiques.

Les cachalots ont été chassés jusqu’en 1988. Avant leur « exploitation » par l’industrie baleinière, ils étaient plus d’1.1 million, il en reste 360.000 aujourd’hui. L’homme à massacré 70 % de l’espèce.

Les menaces sont la pollution marine et sonore et suractivité humaine etc…Ce que l’on retrouve un petit peu tout le temps…

Mais ce n’est pas tout. Un fléau moderne le menace dangereusement :

L’espèce, de part son comportement prédateur, est encore plus sensible aux sacs plastiques (et déchets de ce type) que les baleines à fanons par exemple.

En effets les baleines à fanons ciblent des bancs de krill et peuvent, en effet, ingurgiter du plastique…comme par “erreur”, si il y en a dans le banc ciblé.

Or le cachalot de part sont comportement de « prédateur  / chasseur » cible une seule et unique proie, bien identifiée … et l’avale. Mais cette fois ci, ce n’était pas un calamar…

On a retrouvé en Espagne un cachalot échoué avec 29 kg de plastique.